Le domaine d’Abbadia fait l’objet depuis plusieurs années de différents suivis naturalistes. Cette fin d’été, un nouveau protocole de suivi de l’avifaune a été mis en place grâce à l’aide de Bertrand Couillens, bagueur référent, qui a encadré les Gardes du littoral et un technicien du CPIE. Il s’agit du protocole « SEJOUR halte migratoire » mené sous l’égide du Muséum National d’Histoire Naturelle.
Une première sur le domaine d’Abbadia
Ce programme de baguage d’oiseaux vise à caractériser et quantifier sur le long terme les stratégies de haltes migratoires des passereaux communs en France. Entre les épisodes de vol, les oiseaux migrateurs doivent s’arrêter pour se reposer et/ou reconstituer leurs réserves énergétiques afin de pouvoir reprendre leur migration.
La France ayant une responsabilité internationale pour les oiseaux migrateurs, la connaissance des variations de stratégie de halte migratoire entre individus, espèces, années, ou sites est utile tant pour la compréhension scientifique du processus que pour la conservation des milieux propices. Il est en effet supposé que les sites accueillant beaucoup de migrateurs, où les migrateurs engraissent vite, et d’où ils repartent vite en migration sont les sites assurant le meilleur service écologique de halte migratoire.
Le domaine d’Abbadia a ainsi rejoint en ce mois de septembre les nombreuses stations de suivi réparties sur le territoire national apportant ainsi sa contribution à la science mais bénéficiant de surcroît d’une meilleure connaissance de ses propres valeurs naturalistes.
Un bilan établi par espèce
Durant 10 matinées consécutives, et malgré en fin de session une météo peu propice extrêmement chaude, 553 oiseaux ont pu être capturés, identifiés, sexés, âgés, pesés, mesurés. Avant d’être relâchés, 512 ont été munis d’une bague spécifique, véritable carte d’identité individuelle alors que 41, déjà porteurs d’une bague, ont été contrôlés.
Parmi les 25 espèces concernées, celle du Pouillot fitis s’est révélée la plus nombreuse (176, soit quasi le tiers des captures) devant les Fauvettes à tête noire (94) et les Fauvettes des jardins (89). D’autres baguages intéressants sont également à souligner : ceux de 4 Torcols fourmiliers et d’un Martin-pêcheur.
Le temps de cette opération, les ornithologues ont eu plaisir à observer, sans qu’ils aient été capturés, un Hibou des marais venu se poser à proximité d’eux ou encore un Faucon d’Eléonore poursuivant son vol.
Ce suivi naturaliste, inédit sur la commune, aura ainsi permis au Domaine d’Abbadia et au CPIE non seulement de participer à un programme national mais également de s’enrichir localement de cette belle biodiversité qui nous entoure.