Vendredi 25 avril 2025 – À l’invitation de la Ville et du CCAS d’Hendaye, les membres de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants (ANVITA), accompagnés des acteurs associatifs, territoriaux et juridiques locaux et nationaux se sont réuni·es pour dresser un état des lieux de la question de l’accueil en zone frontalière. Le constat est clair : les frontières font face à deux réalités contradictoires.
« En tant que collectivité territoriale, nous souhaitons agir dans le cadre légal et le respect des droits humains » déclare Kotte Ecenarro, Maire d’Hendaye, Président du CCAS et Vice-Président de la Communauté d’Agglomération du Pays Basque.
Le Pays Basque incarne une tradition d’hospitalité. Historiquement, la frontière est un lieu de passage, un lieu de refuge et de solidarité. Depuis 2015 et la mise en pause du principe de libre-circulation dans l’espace Schengen par la France, renouvelée régulièrement jusqu’à aujourd’hui, les frontières françaises se militarisent. Le régime d’exception est devenu la norme. La lutte contre le terrorisme est devenue la lutte contre les personnes venues chercher refuge en France.
À l’ère où une confusion entre les personnes exilées et le terrorisme occupe l’espace médiatique national, opérée par les théoriciens et les politiques d’extrême-droite, « nous dénonçons que cet amalgame se traduise par une sécurisation des frontières. Il est impensable que des êtres humains soient de prime abord considérés comme des menaces pour la sécurité intérieure, avant même d’être des personnes à secourir », s’inquiète Damien Carême, député européen et co-président de l’ANVITA.
« Il est avant tout essentiel de revenir au droit. À la Convention de Genève qui incombe aux États, au Code d’Action Sociale et des Familles qui oblige les maires. L’État de droit et nos conventions internationales sont des outils, et se doivent d’être des remparts contre les violences, contre les discriminations et contre la xénophobie », ajoute Harmonie Lecerf-Meunier, adjointe au Maire de Bordeaux, Vice-Présidente de l’ANVITA.
À l’occasion des journées Territoires, Exil et Frontières, les collectivités, membres de l’ANVITA, réaffirment leur rôle dans l’accueil des personnes nouvelles arrivantes, en dialogue avec l’État et dans le cadre légal. Ce temps marque la diffusion d’une nouvelle version du guide « Accueil inconditionnel sous le prisme juridique », intégrant les évolutions législatives de la loi du 26 janvier 2024 pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration.