Des mobilités transfrontalières plus vertes et plus justes

Les projets de mobilité transfrontaliers E-MOBASK et SMARTMOB, lancés en 2018, ont été clôturés le 23 mai 2022 à Sokoburu en présence de plusieurs élus de l’Eurocité Basque Bayonne-San Sebastián.

Dans la zone de Txingudi, 90% des déplacements se font en voiture individuelle. Chaque jour, 22 000 véhicules traversent le pont Santiago, reliant Hendaye à Irun. Se pose alors la question de la durabilité des mobilités transfrontalières à laquelle la réponse du développement des transports en commun semble la plus adéquate. Plusieurs initiatives fructueuses ont déjà été entreprises en ce sens. C’est le cas notamment d’Hegobus : la ligne 31, reliant Hendaye à Irun est l’une des plus fréquentée du réseau : depuis le début de l’année près de 5800 usagers ont utilisé cette ligne.

SMARTMOB et E-MOBASK : pour une Eurocité durable et connectée

SMARTMOB et E-MOBASK sont deux projets lancés en 2018, prenant fin le 31 mai 2022. Tout deux s’inscrivent dans une dynamique européenne et traduisent la volonté de construire « une Eurocité connectée » pour reprendre les termes d’Eneko Goia, Maire de Donostia/San Sebastián mais également plus durable.
Ces deux projets, financés à hauteur de 65% par le Fond Européen de Développement Régional (FEDER) ont l’ambition de marquer la première étape d’interconnexion transfrontalière entre la province de Gipuzkoa et le Pays Basque Nord. Or cette interconnexion se doit de répondre à plusieurs défis. D’abord, la mobilité doit être plus respectueuse de l’environnement : en cela, ces deux projets encouragent à penser les déplacements de manière durable. Ensuite, considérant les mobilités et les transports publics comme un droit auquel tout les citoyens doivent avoir également accès, l’information aux voyageurs et l’accessibilité sont aussi au cœur de SMARTMOB et d’E-MOBASK.

Des résultats prometteurs

Un séminaire qui s’est tenu à Sokoburu le 23 mai, a clôturé ces initiatives transfrontalières en présence de plusieurs élus et acteurs des ces deux projets qui ont abouti à des avancées significatives. E-MOBASK, menée en partenariat avec le Syndicat des Mobilités Pays Basque-Adour, Dbus et l’Autorité Territoriale du Transport de Gipuzkoa, a notamment permis :

• De former les agents des offices de tourisme sur toutes les offres de mobilités transfrontalières
• De développer des solutions de paiement innovantes : paiement direct par carte bancaire ou par QR code sur le réseau DBus (Donostia/San Sebastián)
• D’équiper les réseaux TXIK TXAK et DBus de dispositifs d’information voyageur performants via la mise en place d’écrans diffusants des informations en temps réel
• De réaliser un pilote d’interopérabilité billettique, qui permettra aux usagers de TXIK TXAK détenteurs de titres post-paiement (facturés chaque mois en fonction de leur consommation réelle) d’utiliser leur carte sur l’ensemble du réseau DBus

La possibilité d’étendre l’interopérabilité billettique est actuellement à l’étude. L’objectif est de permettre aux usagers de la carte MUGI (Gipuzkoa) d’utiliser leur porte-monnaie électronique dans tout le réseau TXIK TXAK tout en étendant l’usage de la carte TXIK TXAK sur les autres réseaux de transports de Gipuzkoa (Irunbus et Lurraldebus).

Par ailleurs, le projet SMARTMOB développé en partenariat avec le Syndicat des Mobilités Pays Basque Adour, les Villes d’Irun et d’Hendaye ainsi que le Consorcio a permis de proposer des solutions visant à rendre les mobilités transfrontalières plus durables. Parmi elles, le développement d’un site d’information voyageur trilingue, mais aussi la création d’un parking relais, rue des Orangers à Hendaye, ou encore la mise en fonctionnement de plusieurs véhicules 100% électriques sur les réseaux Hegobus et Irunbus.

Le point de départ d’une coopération plus poussée

Pour le Maire d’Hendaye, Kotte Ecenarro, ces deux projets sont « une étape importante ». Néanmoins, il souligne la nécessité de « poursuivre ce travail en commun pour répondre aux enjeux que pose la mobilité transfrontalière ».
La clôture de ces projets a témoigné de la volonté claire de la part de tous les acteurs d’aller encore plus loin dans la coopération transfrontalière au nom d’une mobilité durable. A terme, les questions du remplacement complet du parc de bus par des véhicules électriques, celle de l’harmonisation des tarifs sur tous les réseaux ou bien le développement de la ligne d’Euskotren seront envisagées.