Mais où va s’arrêter l’établissement en matière d’environnement ? Après la collecte des bio déchets de la cantine pour en faire du compostage, ce sont des toilettes sèches qui ont été installées pour les 400 élèves et le personnel.
Mercredi 6 novembre, l’école et collège Saint-Vincent en partenariat avec la Ville ont organisé une après-midi de présentation sur les enjeux et les opportunités de l’assainissement circulaire, illustrés par une expérimentation locale novatrice : la collecte et la valorisation de l’urine comme fertilisant agricole.
Une initiative écologique et éducative
Lancé il y a quatre ans, lors de la question du renouvellement des toilettes, le projet du groupe scolaire Saint-Vincent a permis d’inscrire l’établissement comme un pionnier de la durabilité et de la gestion écologique des ressources. Philippe Bancon, le directeur de l’établissement déjà reconnu pour son engagement envers l’écologie et la responsabilisation des élèves et Jérôme Gaillard, directeur de l’élémentaire ont exprimé leur satisfaction quant aux avancées de ce programme. Depuis le mois de mars 2024, les élèves, du CM1 à la 3e ainsi que le personnel, bien accompagnés dans la démarche, utilisent des toilettes sèches, rendant la première phase du projet un succès. Comme le souligne Philippe Bancon « En équipe et vu l’urgence écologique, nous essayons de questionner nos pratiques pédagogiques et éducatives. Ici il s’agit de comprendre le cycle du nutriment tout en économisant de l’eau. A ce jour, l’économie est estimée entre 60 et 75% de notre consommation ».
Phase 1 : la mise en place des infrastructures
La première étape de ce projet a consisté à équiper l’établissement Saint-Vincent de toilettes sans eau. Cette installation a marqué un changement radical dans la manière dont l’établissement gère ses infrastructures. Ces toilettes permettent de capter l’urine des élèves et de la collecter efficacement pour une transformation ultérieure.
Les étapes de la phase 1 ont inclus l’installation de toilettes sans eau, la mise en place d’équipements de collecte de l’urine et l’accompagnement par l’éco-centre Pierre et Terre. Cet organisme a joué un rôle clé en fournissant expertise et soutien, garantissant ainsi la réussite de l’installation et un suivi pédagogique pour sensibiliser les élèves.
Depuis leur mise en service le 4 mars 2024, ces installations ont permis une réduction de la consommation d’eau habituelle de l’établissement. Cet impact significatif démontre la faisabilité et l’efficacité des solutions d’assainissement circulaire.
Phase 2 : la valorisation locale de l’urine
La deuxième phase du projet, actuellement en cours, vise à transformer l’urine collectée en un fertilisant naturel pour l’agriculture locale. Cette phase élargit l’approche de l’assainissement circulaire en intégrant un circuit de valorisation qui implique plusieurs étapes :
- Le transport, stockage et épandage : l’urine collectée est acheminée vers des sites de stockage avant d’être utilisée comme engrais azoté sur des terres agricoles locales.
- L’accompagnement par le LEESU et l’éco-centre Pierre et Terre : l’expertise continue de ces partenaires permet d’optimiser le processus, garantissant des pratiques respectueuses de l’environnement et économiquement viables.
Les enjeux de l’assainissement circulaire
Ce projet exemplaire s’inscrit dans une démarche globale de gestion durable des ressources et de lutte contre le changement climatique, avec des avantages multiples :
- Économie d’eau en amont : la mise en place des toilettes sans eau permet une réduction de plus de 70% de la consommation d’eau, une ressource de plus en plus précieuse.
- Qualité de l’eau en aval : en diminuant les rejets d’effluents dans les systèmes d’assainissement collectif de plus de 80%, le projet contribue à améliorer la qualité des rivières et des zones littorales.
- Autonomie agricole : la valorisation de l’urine comme engrais naturel réduit la dépendance aux engrais azotés de synthèse importés. Actuellement, seulement 34% des besoins en azote de l’agriculture française sont couverts par la production locale. Cette initiative offre donc une solution locale et durable pour combler ce déficit.
- Réduction de la consommation énergétique : la production d’engrais azotés synthétiques est particulièrement énergivore, nécessitant l’équivalent énergétique d’une tonne de pétrole pour produire une tonne d’azote. Utiliser l’urine comme fertilisant permet de réduire cette consommation et de limiter l’empreinte carbone liée aux traitements en station d’épuration.
Le projet de l’école et collège Saint-Vincent, avec son approche innovante de l’assainissement circulaire, témoigne de l’engagement de l’établissement envers un avenir plus durable et résilient. Cette démarche a été acceptée de tous et utilisée par les élèves et personnel sans difficulté. Ganix Grabières, adjoint au Maire en charge du Développement durable, du Cadre de vie et Environnement, de l’Agenda 2030, de la Citoyenneté, des Circuits courts et de la Souveraineté alimentaire, pour qui cette « initiative inspirante place l’écologie au cœur de l’éducation, de la citoyenneté et du développement local, compte bien faire collaborer la Ville à cette démarche pour fertiliser ses arbres fruitiers et ses massifs de fleurs ». A suivre…
Les partenaires
Les partenaires d’action
- La Ville d’Hendaye. Fertilisation d’arbres fruitiers et de massifs de fleurs
- Le village de Biriatou. Fertilisation de haies communales
- Le lycée agricole St Christophe de St Pée sur Nivelle. Fertilisation d’un verger
- Le CIVAM BLE (Biharko Lurraren Elkartea). Fertilisation de maraîchage et de céréale
- L’éco centre Pierre et Terre de Riscle. Accompagnement technique
- Le LEESU (Laboratoire Eau Environnement Systèmes Urbains) de Marne La Vallée. Accompagnement agronomique
- L’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Suivi de l’acceptabilité sociale
Les partenaires financiers
- L’Agence de l’Eau Adour Garonne
- La fondation St Matthieu
- Le Crédit Coopératif
- La fondation Hetzi
- La fondation le Cèdre
- Le fonds de dotation Caisse d’Epargne Nouvelle Aquitaine